La
situation des EHP en Belgique
Le
projet Hazette
Rendons
à César ...
sous l'impulsion de l'ancien ministre Pierre Hazette, seul politique
à s'être préoccupé du sort des enfants
HP, une étude
a été lancée en septembre 2000 en Communauté
française, dont voici les
rapports.
Après le changement
de majorité, les projets, dans les écoles notamment, ont
été progressivement abandonnés. Ne subsiste que
le réseau interuniversitaire (5 chercheuses), dont on attend
depuis juin 2004 le 2e tome de leur rapport sur les "enfants et
adolescents à haut potentiel" et qui consistera en une "réflexion
théorique autour du concept de "haut(s) potentiel(s)""
(cf. avant-propos du 1er rapport)
Aux dernières nouvelles,
les chercheuses cherchent toujours ...
Commission
de l’Education du Parlement de la Communauté française
(session 2003-2004) Résumé des débats
n°15 Educ n°5 – 3 février 2004 matin : Question
orale au Ministre Pierre Hazette sur les enfants intellectuellement
précoces.
M. Léon Walry (PS).–
Une action recherche menée par les cinq universités francophones
en vue d’aider les jeunes communément qualifiés
de surdoués se traduit par la mise en place d’un service
d’aide et par une série d’actions associant les établissements
scolaires.
Un cursus scolaire impliquant entre autres un même rythme de travail
pour ces enfants et les autres ne leur est pas adapté. La recommandation
1248 relative à l’éducation des enfants surdoués
adoptée par le Conseil de l’Europe souligne d’ailleurs
la nécessité de leur offrir des conditions d’enseignement
appropriées et de dispenser une formation adaptée aux
enseignants. Il est, en effet, essentiel de pouvoir identifier le plus
rapidement possible les élèves intellectuellement précoces.
La création d’un enseignement spécifique ne me paraît
pas une initiative heureuse car elle comporte le risque d’une
marginalisation, comme l’a souligné l’assemblée
du Conseil de l’Europe. Au contraire, la prise en considération
de leurs aptitudes passe par l’application d’une pédagogie
différenciée visant prioritairement leur épanouissement
au sein du système scolaire normal.
Des études ont-elles été menées en Communauté
française permettant d’évaluer le pourcentage d’élèves
concernés ? Où en est votre intention d’adopter
un décret visant à assurer la continuité des actions
entreprises au-delà de la présente législature
? Quelles en seraient les grandes lignes ?
Quelles sont les démarches, actions ou réflexions à
ce sujet dans l’enseignement primaire, notamment sur la de sensibilisation
et l’information ?
La problématique des enfants intellectuellement précoces
ne devrait-elle pas être envisagée dans sa globalité
afin de garantir une approche cohérente de cette problématique
?
M.
Pierre Hazette, ministre de l'Enseignement secondaire et de l'Enseignement
spécial.– Ce problème m’a été
signalé dans des circonstances dramatiques, lorsqu’une
mère m’expliqua par téléphone que son fils
surdoué voulait se suicider. Je pris alors conscience de ce que
« la douance », comme l’appelle les Québécois,
est aussi source de grande souffrance pour le jeune et sa famille. Tel
fut le point de départ de ma réflexion.
Il existe deux tendances ; l’une prône la création
de classes spécifiques, l’autre fait le pari de l’intégration.
J’ai alors cherché une allocation de base disponible, et
je l’ai trouvée dans le secteur de la prévention
de la violence au sein de l’enseignement spécial, puis
j’ai réuni nos cinq universités. Elles ont rédigé
deux rapports sur la question et ont développé une expertise
dans le domaine. En cours de réflexion, nous avons requis l’aide
des CPMS et avons lancé des appels à projets auprès
des écoles, en concertation avec M. Nollet.
Je préfère parler d’« enfants à haut
potentiel », ce qui est moins connoté positivement que
le mot « surdoué » pour rendre compte d’une
situation parfois difficile. À partir d’un quotient intellectuel
de 140, la scolarité s’avère souvent problématique
et les phénomènes de rejet par les autres enfants requièrent
une grande sensibilité de l’école, si on veut valoriser
l’apport de ces élèves.
Le travail est en cours mais nous ne pouvons encore rédiger de
décret car nous ne maîtrisons pas tous les aspects de la
question. J’invite d’ores et déjà les groupes
politiques à poursuivre notre effort sous la prochaine législature.
J’ai également encouragé la directrice générale
de l’enseignement obligatoire à ne pas interrompre ce travail
essentiel, y compris d’un point de vue social. Les services d’écoute
mis en place au sein des centres universitaires ont réalisé
1 700 entretiens.
On recense actuellement entre 5 et 7 % d’élèves
qui ont un QI supérieur à 125. Le futur décret
devrait notamment initier l’accompagnement des jeunes enfants
dans un but préventif, poursuivre l’accompagnement spécifique
des jeunes du secondaire, l’information et la sensibilisation
des personnes et des professionnels ainsi que les collaborations avec
les universités.
M.
Léon Walry (PS).– Votre réponse est très
humaniste Pourrais-je la recevoir par écrit car je suis confronté
à un cas dans ma commune.
M. Pierre Hazette, ministre de l'Enseignement secondaire et de l’Enseignement
spécial.
Je conseille aux parents de consulter M. Grégoire à l’UCL
ou M.Devries à l’ULB.
Parlement
de la Communauté française - Résumé
des débats n° 19 (session 1999-2000) - 16 mai 2000 après-midi
Etudiants surdoués
M. Henry - La presse a évoqué une étude
consacrée aux étudiants surdoués, ainsi que l'organisation
de classes expérimentales notamment en collaboration avec les
universités.
Le risque n'est-il pas que ces élèves soient considérés
comme des cobayes ?
Par ailleurs, quels sont les critères qui distinguent l'élève
surdoué ? La presse avançait un chiffre de 2,5 %, qui
paraît élevé. Le QI est-il le critère le
plus pertinent ?
M. Hazette, ministre-membre du Gouvernement - Actuellement,
le QI reste le critère déterminant, vu qu'il n'existe
pas d'autre élément de référence. Sur base
de celui-ci, 2,5 % des élèves présentent un chiffre
supérieur à 130, tandis que 0,5 % de ceux-ci obtiennent
145 et plus. Cette seconde catégorie ne peut être scolarisée
par les circuits normaux.
Pour répondre à ces difficultés, nous avons chargé
plusieurs universités d'une double mission, sous la direction
du professeur Deltour à Liège. Il s'agira d'étudier
les possibilités d'apprentissage de ces élèves,
avant de dégager les moyens de les prendre en charge au sein
des structures d'enseignement existantes.
Par ailleurs, nous conseillons aux familles de recourir à la
possibilité d'anticiper d'un an l'entrée à l'école
primaire.
En ce qui concerne l'enseignement secondaire, il serait éventuellement
envisageable d'organiser le 1er degré en un an pour les enfants
dont le QI dépasse 130. Par contre, cette solution est impraticable
si le chiffre dépasse 145. Le Conseil supérieur de l'enseignement
spécial est saisi de la question afin de créer éventuellement
un type d'enseignement pour ces élèves.
M.
Henry - La phase d'étude présente un grand intérêt,
dans la mesure où des témoignages ont mis en exergue la
réalité du problème.
La mesure du quotient intellectuel me semble un critère quantitatif,
donc insuffisant. Les professionnels devraient réfléchir
sur la question.
La proposition de concentrer deux ans en un risque de nuire à
l'intégration de ces enfants, qui seront en contact avec des
élèves plus âgés.
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